EPIDEMIOLOGIE
La prévalence de ce syndrome augmente avec l’âge, mais aussi l’obésité et la sédentarité. En France, l’étude DESIR montre que cette prévalence est de 17% chez les hommes et de 10% chez les femmes. La présence d’un syndrome métabolique expose à un sur risque de mortalité cardiovasculaire de 2,5 et de mortalité globale de 1,5
CRITERES-DEFINITION
Le syndrome métabolique qui associe généralement une obésité viscérale, une dyslipidémie, une hyperglycémie et une HTA est devenu l’un des problèmes de santé publique majeurs, d’autant plus qu’il ne se cantonne plus aux pays dits riches.
Un groupe d’experts sous l’égide de l’IFD (Fédération Internationale du Diabète) s’est réuni afin de proposer une définition claire et précise de ce syndrome, reposant sur des données chiffrées.
Les résultats de ces travaux viennent d’être publiés dans le Lancet et définissent les règles d’inclusion d’un patient dans le syndrome métabolique : (critères du tour de taille pour des sujets d'origines européens)
Critères |
Homme |
Femme |
Tour de taille (cm) |
> 94 cm |
> 80cm |
Cholestérol HDL (g/l) |
< 0,40 |
< 0,50 |
Triglycérides (g/l) |
> 1,5 |
> 1,5 |
PA (mmHg) |
> 130/85 (ou HTA traitée) |
> 130/85 (ou HTA traitée) |
Glycémie (g/l) |
> 1 g/L (ou diabète traité) |
> 1 g/L (ou diabète traité) |
MECANISMES
Les principaux facteurs étiologiques sont la suralimentation, la sédentarité, le stress psychologique, l’obésité viscérale et l’insulinorésistance. Il s’y ajoute l’impact d’un « génotype » économe, acquis au fil de l’histoire du genre humain, pour mieux faire face aux famines, devenu cependant inadapté en période d’abondance alimentaire et de sédentarité.
Rappel: La résistance à l'insuline , c’est l'incapacité des cellules à répondre aux niveaux de plus en plus élevés d'insuline
L'insulinorésistance est un élément majeur de la physiopatholoige du diabète de type 2 (DT2). Elle peut être présente chez des sujets non diabétiques, mais à fort risque de le devenir :
- surpoids
- sédentarité
- syndrome métabolique.
10% des adultes présentent un état de prédiabète caractérisé par une insulinorésistance: ils sont destinés à développer un DT2.
PREVENTION NUTRITIONNELLE: une approche globale indispensable
La stratégie de prise en charge suppose une identification précoce du syndrome métabolique et une modification des habitudes de vie en gardant à l’esprit que la prévention de l’obésité et la lutte contre la sédentarité sont à même d’améliorer la plupart des composantes de ce syndrome.
La prévention et le traitement global sont préférables au traitement spécifique des anomalies.
Une alimentation équilibrée avec un apport énergétique adapté au poids, et l’accroissement du niveau d’activité physique (NAP) constituent les bases du traitement du syndrome métabolique : en effet, la perte de poids et l’activité physique améliorent la sensibilité à l’insuline et les autres facteurs de risque.
La prise en charge doit être adaptée et personnalisée à chaque patient : s’aider d’un professionnel de santé (Médecin Nutritionniste, diététicienne) reste primordiale.
Principes généraux :
- Améliorer les habitudes de vie :
- lutter contre la sédentarité (activité physique programmée)
- lutter contre le tabac et la consommation excessive d’alcool
- avoir une activité physique régulière
- réduire le stress psychologique
- Adopter le régime méditerranéen :
- alimentation hypo-lipidique : moins d’acides gras saturés, davantage d’acides gras mono-insaturés (huile d’olive) et d’acide gras n-3 (poissons gras, huile de colza, huile de noix)
- apport glucidique limité aux glucides à faible index glycémique
- augmenter l’apport en fibres : cinq portions de fruits et légumes, céréales complètes
- réduire les apports sodés (gestion de la pression artérielle)
- Restaurer le microbiote intestinal (MI):
- le MI est altéré dans le syndrome métabolique (inflammation, leaky gut)
- la supplémentation par les probiotiques améliore la perméabilité intestinale et l'inflammation dans le syndrome métabolique
- Avoir recours à une complémentation adaptée:
- les polyphénols, alliés majeurs dans la prévention du syndrome métabolique ( et du DT2) : les catéchines du thé, les polyphénols de la feuille d'olivier, les polyphénols de la cannelle, les polyphénols des épices, le resvératrol, la berberine ;
- Les micronutriments: zinc, le chrome 3+, la vitamine D, la vitamine C et E
- les omégas 3 (EPA/DHA),
- l'acide lipoique ( présent dans les aliments tels que épinards, brocolis, rognons, coeur, foie, viande de boeuf, et en plus faible quantité dans les tomates, les pois et les choux de bruxelles),
Pour des conseils nutritionnels adaptés à votre situation clinique ainsi qu'une éventuelle complémentation, il est préférable de consulter un médecin nutritionniste !